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  • Avril Clémence

Roman sympa cherche éditeur attentionné...

Dernière mise à jour : 12 nov. 2019

Journal de bord d'une non-initiée

« FIN ». Le mot est posé. Avec fébrilité, soulagement, fierté ; un brin de nostalgie, aussi. Le terme a des allures de page qui se tourne, de couverture qui se referme, il se veut conclusif, mais à y regarder de plus près, ce n'est pas tout à fait terminé.


LA FIN, CE NOUVEAU COMMENCEMENT


Corrections, bêta-lectures, remaniements, re-corrections... Bientôt, vous ne pourrez plus voir votre texte en peinture !

Reviens est mon premier roman abouti. Comprenez par là, non pas qu'il est « réussi » (quoique...), mais que c'est mon premier bébé né à terme, après dix ans (oui oui, vous avez bien lu : dix ans !) de gestation. #persévérance


Petit retour en arrière...


Un élan qui tarde à venir

J'ai toujours aimé écrire, mais je suis très pudique et un poil torturée, pas toujours convaincue de mes capacités, si bien que, pendant très longtemps, j'ai écrit et réécrit ce texte dans mon coin, bien à l'abri des regards. Même mon conjoint n'a découvert son existence - et, par la même occasion, ma passion pour les mots - que très tard. Il y a deux ans, en fait. De façon assez ironique, c'est une nouvelle érotique qui m'a incitée à faire mon coming out, mais j'en parlerai dans un autre billet.


Pendant plusieurs années, j'ai retravaillé les mêmes scènes au gré de mes envies et de ma propre évolution mais sans jamais dépasser ce qui est aujourd'hui la première moitié du premier tiers du bouquin (vous suivez ?). Autant dire que je n'allais pas bien loin. J'avais une idée assez précise du devenir de mes deux protagonistes principaux mais quant au reste... Mouais, bof. Le tout restait assez superficiel. Alors que s'est-il passé ? Comment suis-je passée de pratiquement rien pendant neuf ans à près de deux cents cinquante pages en à peine douze mois ? Tout simplement, je me suis inscrite sur un forum d'écriture.


Il me semble à la fois plus intéressant et plus juste de dédier un billet à part entière à ce sujet, c'est pourquoi je me contenterai d'un survol ici. Sachez simplement qu'après avoir essayé plusieurs sites, j'ai posé mes valises sur le forum Jeunes Écrivains. Si vous ne le connaissez pas, je vous invite fortement à aller y faire un petit tour : pour ma part, j'ai lu des textes d'une qualité et d'une originalité indéniables et fait quelques rencontres mémorables sur le plan humain. Et pour en revenir à mon modeste écrit : c'est en grande partie grâce à la communauté de lecteurs qui m'ont suivie qu'il a trouvé sa voix, son ton, que j'ai trouvé mon style d'écriture et que j'ai pu dépasser ce fameux point évoqué tout à l'heure. Ensuite ? Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai tout écrit d'une traite, mais presque.



Un thème central sensible


"Je ne vais pas vous mentir : l'âge de votre héroïne a suscité à peu près toutes les réactions possibles autour de la table".

Bon, là, je mets un peu la charrue avant les bœufs étant donné que je suis censée vous parler de ce qui vient immédiatement après avoir posé le mot "fin", c'est-à-dire toute la phase de corrections, mais la phrase entre guillemets que vous venez de lire me vient de la directrice d'une maison d'édition à qui j'ai proposé le roman voilà quelques semaines. Je la cite parce qu'elle résume assez bien ce à quoi je vais me heurter dans ma recherche d'éditeur et me permet d'introduire la présentation de mon oeuvre.


Je ne vous l'ai pas encore dit, mais Reviens est un roman réaliste. J'ai un peu de mal à le classer, mais dans la mesure où mon fil rouge est une histoire d'amour, je me suis tournée vers les éditeurs de romance. Notez tout de même que je ne raffole pas des love stories qui font exploser le taux de glycémie tous les dix mots et que ce n'est donc pas le genre de chose que j'écris. En l'espèce, il est notamment question de violences conjugales, de relations parents-enfants et de recherche d'identité. Avec au centre, donc, cette histoire d'amour entre une jeune fille et un jeune homme de huit ans son aîné.


Lorsque le roman s'ouvre, Elena, mon héroïne, est à deux mois de son quatorzième anniversaire, et Tamao a donc vingt-et-un ans. Ne sortez pas la baïonnette tout de suite ; je mets en scène un cas particulier, loin de moi l'envie de prôner ce genre de relations. A' travers celui-ci, je souhaite évoquer ces cas exceptionnels qui existent bel et bien mais dont on ne parle jamais parce que ouh, non, pas de ça chez nous. Par ailleurs, tous les personnages du roman ne s'expriment pas en faveur de cette relation, j'essaye de donner la parole à tout le monde.


Et si nous en revenions à nos moutons ?


Oui, promis, j'arrête de digresser ! Nous avons donc terminé notre joli roman, déjà très largement relu et corrigé sur ledit forum, et nous allons le relire/corriger encore une fois (ou deux, ou trois, ou plus ; jusqu'à la nausée) après avoir fait le tri parmi les commentaires recueillis. En l'occurrence, j'ai pas mal remodelé ma première partie, lancé une vaste battue pour traquer et enrayer la surabondance d'auxiliaires et autres tics d'écriture ("mais", "si bien que" ou encore "jamais" revenaient un peu trop souvent), mis quelques coups de machette dans ma deuxième partie, plus pesante que les deux autres en termes d'ambiance, et affiné les profils de mes personnages. Et déjà là, mon texte commençait à me filer des crises d'urticaire...


Bêta-lectures


J'ai pu confier mon roman à une dizaine de bêta-lecteurs. Certains l'avaient déjà lu sur le forum, au fur et à mesure de mes posts, tandis que d'autres l'ont découvert de A à Z. C'est un exercice intéressant pour l'auteur puisque chacune de ces personnes va aborder le texte avec sa propre sensibilité, son propre vécu et ses propres principes. Toutes ces personnes ont pointé du doigt ou apprécié des choses différentes et m'ont aidée à aller encore plus loin dans l'expérience. Une ultime relecture et quelques retouches plus tard - à ce stade, j'avais carrément envie de brûler mon propre bouquin tellement j'en avais bouffé -, j'étais enFIN prête à me lancer dans la recherche d'un éditeur.


Quand y en a plus...


Allez, je vous le dis, histoire d'être tout à fait honnête : je suis naïve. Je pensais pouvoir simplement faire toc toc aux portes, c'est-à-dire envoyer un mail-type aux maisons d'édition soigneusement présélectionnées par mes soins, et retourner tranquillement dans ma grotte attendre leurs réponses. En réalité, ce n'est pas toujours aussi simple. Synopsis, résumé court, présentation des personnages, argumentaire, présentation de l'auteur : on m'a demandé de tout et je n'y étais vraiment pas préparée. J'avais bien un petit courrier d'accompagnement sous le coude mais rien qui soit à la hauteur de la tâche. Je ne suis pas vendeuse dans l'âme et je me suis presque toujours payé le luxe d'arriver les mains dans les poches à mes entretiens d'embauche, à l'époque où j'étais salariée. Même la création de mon CV ne m'a jamais demandé autant d'efforts !


Il a donc fallu se remettre à écrire, non pas pour moi mais pour essayer de charmer quelqu'un d'autre ; une corvée autant qu'un casse-tête, en ce qui me concerne !


Envois et premiers retours


Pas franchement désireuse de claquer l'équivalent d'un salaire dans les envois courrier (d'autant que la déforestation, c'est mal), j'ai commencé par cibler les maisons d'édition qui n'acceptent que les dépôts de manuscrit par mail (à deux exceptions près - j'y reviendrai). A ce jour, j'en ai contacté une quarantaine. Les délais de traitement vont généralement de un à six mois et je vous assure que l'attente est loooooongue.


Les premiers envois sont maintenant partis depuis deux mois et les premières réponses commencent à arriver. Je compte actuellement :

- cinq "NON" (dont un qui dit ne pas pouvoir me publier parce que le sujet du roman ne rentre pas dans leur ligne éditoriale mais qui demande si j'ai d'autres textes à proposer parce que le style leur a plu) ;

- un "OUI" (la maison d'édition dont une partie des propos est citée plus haut) auquel je n'ai finalement pas donné suite parce que 1) je ne voulais pas me jeter sans réfléchir dans les bras du premier éditeur qui se manifesterait et 2) certaines clauses du contrat proposé ne me plaisaient vraiment pas : et

- un... disons un "PEUT-ÊTRE" : mon roman a passé la première étape du processus de sélection (lecture partielle) et j'attends maintenant qu'ils en fassent une lecture complète pour savoir si oui ou non, ils sont intéressés. Je devrais être fixée début février, c'est-à-dire dans plus tellement longtemps, même si ça me paraît encore très loin. Je croise vraiment les doigts ; c'est un éditeur que j'aime bien et qui figure sur le haut de ma liste.


Pour en revenir aux deux envois papier, après avoir beaucoup hésité j'ai décidé d'envoyer mon manuscrit au Dilettante. Croyez-le ou non, je n'espérais pas (sérieusement) attirer leur attention, j'avais surtout envie de mettre mon ego à l'épreuve. Ils sont réputés pour leurs réponses tranchantes et j'ai lu des extraits de courriers de refus sur Internet dont il a dû être franchement dur de se remettre. Je me disais donc que si je parvenais à encaisser leurs critiques, je pourrais survivre à tout. Oui, je suis sans doute un peu maso sur les bords...

Sans surprise, j'ai été recalée, mais je m'étais préparée à une critique infiniment plus dure, qui m'aurait complètement dévastée, au point que j'ai plutôt bien accueilli celle qu'ils m'ont envoyée, même si elle n'est pas tendre :


Votre récit s'essouffle très rapidement. Une fois que nous avons les bases du récit (l'histoire d'amour et les problèmes d'écart d'âge alors qu'Elena n'a que treize ans, ainsi que la violence du père et le "secret" de Louise comme femme battue), le reste est assez convenu, conventionnel, et se déroule sans vraiment de surprise. Les histoires d'amour rythment le récit d'une façon qui devient psalmodique et donc finit par être lassante. Cela est accentué par le style d'écriture trop classique, manquant de dynamisme. Et tout le côté psychanalytique qui est étudié ne correspond pas vraiment à nos attentes.


J'ai survécu au Dilettante, donc. Demi-victoire pour moi.


Je vous tiendrai informés de la suite des événements !


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