Wow ! Ça fait tellement longtemps qu'elle avait rien publié que j'avais oublié son blog !
Rassurez-vous : moi aussi, j'ai failli oublier l'existence de ce merveilleux site.
Non, je vous taquine : je n'ai rien oublié du tout, mais que voulez-vous, "Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé" comme disaient les Nèg' Marron (peut-être pas le meilleur choix pour une citation par les temps qui courent... ?) : le travail, la vie de famille, la vie tout court... mon second roman à paraître en octobre... !!
Enfin. Mon manque d'assiduité étant maintenant établi (t'as vu, elle s'excuse même pas, elle a déjà chopé le melon, celle-là !), entrons dans le vif du sujet.
Ces dernières semaines, je vois fleurir sur les étals des libraires des romans quasi-estampillés "FAN SERVICE" dont la recette, en gros, se résume à la formule "On prend les mêmes et on recommence" ; j'ai nommé La ballade du serpent et de l'oiseau chanteur, préquel (décevant, en ce qui me concerne) des Hunger Games dont la sortie du tome 1 remonte déjà à 2008, et Midnight Sun, qui n'est en fait rien de moins que le tome 1 de Twilight, sorti lui aussi en 2008, mais raconté du point de vue d'Edward. Je pense aussi au roman Les Testaments, paru l'an dernier, qui est le second volet de La servante écarlate, sorti... en 1987 (oui oui, z'avez bien lu !).
En tant que lectrice, ce genre de retour de flamme m'inspire toujours des sentiments partagés. D'un côté, si l'univers de la série initiale m'a convaincue, je suis tentée de m'y replonger (FAN SERVICE), à plus forte raison quand la première immersion remonte à quelques années. De l'autre, je me méfie ; surtout quand la première publication remonte à quelques années. Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande toujours pourquoi un auteur aurait, dix ans après, l'envie soudaine de sortir ses vieux perso du placard : besoin d'argent ? panne d'inspiration ? manque d'attention ?
Ouais, chuis mauvaise langue !
En tant qu'auteure, en revanche... Je dois bien reconnaître une chose : il est parfois difficile de quitter ses personnages.
Ecrire un roman, ça prend du temps. Ça investit les pensées. On cohabite avec ses personnages, on finit par les connaître par cœur, on s'y attache. Beaucoup, pour certains. Tamao et Elena, par exemple, vivent dans ma tête depuis plus de dix ans. Je les ai vu grandir, je les ai accompagnés dans leur vie de personnages jusqu'à ce qu'ils acquièrent une existence quasi-autonome dans leur dimension à eux.
Reviens devait être un one shot. J'ai fait en sorte que la fin soit suffisamment ouverte pour laisser au lecteur la possibilité de choisir son camp et d'imaginer ce qu'il veut pour l'avenir des protagonistes. Mais dans les semaines qui ont suivi la première vague d'envois auprès des maisons d'édition, mes petits protégés sont revenus me donner des nouvelles. Un peu comme des cartes postales. Et au bout d'un moment, j'ai eu assez de matière pour un second roman.
Ainsi est né... Traverser le Miroir (je vous en reparlerai). Je n'ai pas eu le sentiment de chercher à écrire une suite, elle est venue spontanément. D'ailleurs, si tout fonctionne bien ce devrait être un roman autonome tout autant qu'un T2 : il ne sera pas indispensable d'avoir lu le premier pour se plonger dans le deuxième et il ne sera pas non plus indispensable de lire le premier pour compléter le second. Juste conseillé.
Donc bref : j'ai écrit une suite. Un point final, suis-je tentée de dire. Et d'un côté, oui, c'en est un... ou ça peut l'être. En réalité, j'ai déjà trouvé le moyen de le lier au troisième roman que j'aimerais écrire. Voyez ? Moi aussi, j'ai du mal à quitter mes personnages, en fin de compte.
Alors finalement, même si je râle quand un auteur me sort un nouvel opus en lien avec une saga lue dix ans avant, je peux comprendre ce qui le motive. Quitter ses personnages, c'est un peu comme quitter son groupe de potes à la fin d'une très, très bonne soirée en sachant qu'on ne les reverra pas, ou en tout cas pas de sitôt...
Ça donne envie de prolonger un peu la magie, non ?